La charte de l'accouchement à domicile
CHARTE de l’ACCOUCHEMENT
à DOMICILE
Une naissance est un événement normal et sain.
Chaque femme vit la normalité de sa grossesse et de son accouchement de façon unique.
L’accouchement à domicile fait partie du système de soins primaires et les professionnels qui le pratiquent font parti d’un réseau visible et reconnu.
Afin de donner aux usagers la garantie d’une sécurité optimisée, l’ANSFL propose un référentiel de bonne pratique. Ce cadre minimum a pour but de donner les règles élémentaires de prudence qui doivent présider à toute naissance à domicile.
1)La démarche initiale provient du désir du couple. Les parents souhaitant mettre au monde à domicile doivent en avoir fait la demande, ils peuvent expliquer leurs motivations et sont conscients de la part de responsabilité qu’ils prennent. Toute sage-femme doit avant de s’engager dans une naissance à domicile avoir analysé l’ensemble de la situation dans ses composantes médicales (physique et psychique), familiale et sociale. (Il est essentiel que puisse s’établir une relation de confiance partagée).
2) A chaque couple qui en fait la demande, la sage-femme doit donner une information impartiale et claire sur leur choix. Elle définit son champ de compétence et indique les limites de son exercice (code de déontologie des sages-femmes).
Ces éléments sont précisés sur un document écrit signé par les parents. (Ce document peut être la Charte ANSFL enrichie des éléments spécifiques à chaque sage-femme).
ACCOMPAGNEMENT GLOBAL
L’accouchement et le suivi post-natal doivent être pratiqués par la ou les sages-femmes ayant effectué le suivi de la grossesse (ou leur remplaçante désignée).
I - la préparation de la naissance doit tenir compte du climat relationnel et affectif qui entourent les futurs parents et envisage les aspects matériels de l’AAD. Elle vise à créer un climat serein et confiant sans lequel l’accouchement à domicile deviendrait contre-indiqué.
II - L’accouchement à domicile ne peut s’envisager qu’après une GROSSESSE NORMALE (c’est à dire sans pathologie telle que hypertension, diabète, toxémie etc.…) chez une femme en bonne santé.
Toute pathologie au cours de la grossesse doit entraîner une consultation ou un transfert vers un autre professionnel, lorsque le problème est réglé la SF peut reprendre le suivi médical de cette grossesse.
III - les circonstances de la naissance doivent ETRE PHYSIOLOGIQUES et ne pas présenter de risque majoré de complication (siège – gémellaire).
-L’accouchement doit avoir lieu entre 37et 42 SA. Les moyens utilisés pour apporter de l’aide à chaque femme pendant son accouchement sont avant tout la mise en valeur de ses propres compétences, ainsi que les savoirs faireliés à l’expérience de chaque SF.
-L’enfant surveillé régulièrement pendant la travail et l’expulsion ne montrepas de signes de souffrance.
-L’indication d’ocytociques au cours de la dilatation et avant que l’enfant ne soit engagé, ou de morphiniques pendant le travail impose le transfert, en raison des effets secondaires qu’ils peuvent provoquer.
IV.- La sage-femme peut être amenée à transférer la femme vers une maternité pendant le travail, l’accouchement ou pendant les suites de couche, à chaque fois que la situation n’est plus de sa compétence (définie et listée dans le code de déontologie) lorsque l’accouchement requiert une technique telle que la pose d’une analgésie, d’une stimulation des contractions d’un forceps, ventouse etc… ou si le couple en fait la demande en cours d’accouchement.
Pour le confort de la femme, et une continuité correcte des soins, LE TRANSFERT DOIT TOUJOURS ETRE PREPARE :
-En sachant vers quel maternité ce transfert aura lieu et si possible en ayant informé cette maternité de cette éventualité. (une consultation dans la structure du transfert éventuel, pour présentation du dossier médical et du projet d’accouchement à domicile)
-En ayant prévu le moyen de transport (voiture personnelle, pompier, SAMU….)
V - Les soins que nous prodiguons à la mère et au nouveau-né s’appuient sur des preuves scientifiques
VI - la sage-femme s’engage à participer à l’évaluation de sa pratique par l’utilisation des dossiers ANSFL-AUDIPOG. Ce dossier comprend la surveillance de la grossesse ainsi que celle du travail à l’aide d’un partogramme, et contient le résumé du suivi des suites de couches.
Cette évaluation permet une analyse des situations qui ont posé problème, pour une évolution et une remise en question permanente des pratiques.
L’ANSFL souhaite mettre en place un compagnonnage composé de sages-femmes référentes, adhérentes à cette charte dont le but serait d’apporter aide et soutien aux sages-femmes isolées, en donnant un éclairage neutre aux situations qui les préoccupent. Ce compagnonnage, est un service téléphonique 24h/24, auquel chaque sage-femme peut s’abonner.
Document ANSFL août 2001